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Interview exclusive

Le duel Mikkola - De Coster continue

Grand Prix France 1975  500cc

Pas de poussière cette année à Lavaur. Quelques gouttes sont même tombées entre les manches, ce qui a rendu le terrain gras et très collant. Dures courses que ces 9è et 10è manches du championnat du monde : ‘’ ici on tourne en moins de 2mn, c’est un peut court ’’ nous dit De Coster, ‘’ et si on veut passer vite, c’est exténuant ‘’. ‘’ Le circuit a au moins l’avantage d’être large partout et il est possible de doubler sans problèmes ’’ rajoutera Aberg, ‘’ mais la succession des longues montées et descentes est très dure et c’est elle qui fait la différence entre les pilotes ‘’.

Le suspens commence dès les premiers tours de roues. Mikkola talonné par De Coster fait un départ canon et lâche très rapidement ses poursuivants. Au premier rang derrière ces dieux du stade, notre espoir national : Michel Combes et sa Montesa 360 cc. Il s’accroche pendant huit tours avant de se faire passer par Aberg revenu en force de la neuvième place. C’est fini pour Michel, dont le moteur perd de la puissance. Il va encore résister aux assauts de Wolsink puis à ceux de Van Velthoven et dans le quinzième tour, et à douze minutes de la fin, son moteur se bloque en pleine vitesse. Il finit un saut sur la roue avant et s’en tire sans trop de mal ! Laissons-le raconter :

‘’ J’ai fait deux ou trois soleils et je me suis refait mal à mon genou déjà blessé, mais rien de bien grave. On démonte le moteur pour voir : mon piston avait littéralement fondu ! ‘’

Deux minutes plus tard, c’est le tour de Roger De Coster, toujours en seconde position , qui réussit l’exploit de tomber et de repartir sans perdre sa place ! Encore trois tours à courir et de toute évidence une belle première place pour Mikkola. Le voilà justement qui arrive à l’une des plus grandes descentes du circuit, il saute, se met complètement en travers et s’étale lourdement en retombant. Il lui faudra dix secondes pour redémarrer. Ce qui est extraordinaire dans ces conditions, c’est qu’il ait réussi à finir deuxième. ‘’ C’est ma pédale de frein qui s’est bloquée avant la descente, vraiment pas de chance ! enfin c’est la course ‘’ dira Mikkola.

Dans le gros du peloton, on ne se fait pas non plus de cadeaux Au départ dans l’ordre derrière Combes : Van Velthoven, Mingels, Schmitz, Jonsson et Aberg. En quatre tours, ce dernier remontera sans problèmes tout ce beau monde, tandis que Jonsson passera Schmitz avant d’être éliminé par un serrage, dix minutes avant la fin de la course. Van Velthoven réussit enfin à avoir raison de Wolsink et derrière eux une nouvelle équipe revenue des profondeurs du classement se lance à l’assaut de Schmitz : Lackey, Laquaye et surtout Piron qui vient de réussir un incroyable retour.

Deuxième manche : De Coster encore

Mikkola va-t-il cette fois prendre sa revanche ? Difficile. Il rate son départ et n’est que sixième à l’issue du premier tour. Il faudra attendre le septième passage pour le voir second derrière De Coster, mais le Belge qui a trop d’avance restera irrattrapable. Revenons donc aux tous premiers tours marqués par trois abandons. Celui de Jonsson encore ennuyé par son piston, celui de Laquaye qui casse au départ la boîte de sa Montesa et de Kring, guère plus chanceux, qui fait un impressionnant soleil devant les tribunes et en sort avec une moitié de guidon à la main. Impossible de continuer dans ces conditions !

Au septième tour, les jeux sont presque faits. Schmitz, impressionnant sur la seule Puch du plateau, troisième au départ a été doublé par Wolsink et Aberg. Il entame maintenant un long duel avec Lackey. André Massant mal parti, a successivement passé Angiolini et Sigmans pour se fixer à une huitième place qu’il ne lâchera plus. A dix minutes de la fin, Lackey réussit enfin à doubler Schmitz tandis qu’Aberg lâche la main et redescend en septième place. Il n’y aura guère plus de changement d’ici à la fin de la course. Les pilotes sont épuisés par le très dur terrain et les écarts se creusent. Signalons encore la facétie de Wolsink, qui dans une épingle en haut d’une côte délicate, est éjecté de sa moto, court à côté sans lâcher le guidon et arrive à remonter dessus dans la descente. Bravo Gerrit, ça c’est du spectacle !

Voici le classement du Grand Prix :

1) R.De Coster 1 - 1

2) H.Mikkola 2 - 2

3) J.Van Velthoven 4 - 3

4) G.Wolsink 5 - 4

5) B.Aberg 3 - 7

6) B.Lackey 7 - 5

7) H.Schmitz 6 - 6

8) JP.Mingels - 8

9) P.Piron 8 -

10) A.Massant - 9

11) JC.Laquaye 9 -

12) A.Lodal - 10

12) V.Khoudiakov 10 -

Source et photo : Moto Journal n°224