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Interview exclusive

Contexte, format, plateau

Saison : Championnat de France 500cc 1981, 1/3
Motocross History vous propose de revivre, l’instant d’une brève lecture, le déroulement du championnat de France 500CC disputé tout au long de l’année 1981.

Le contexte :

En 1981, le motocross français poursuit sa progression au niveau international. Même si elle ne fait pas figure de nation majeure au niveau continental, la France, depuis les premiers exploits de Daniel Péan (dont on situera l’envol en 76 et qui sera le premier tricolore à gagner un GP en 77) a fourni quelques pilotes capables de faire bonne figure au sein du peloton des Grand-Prix. Ainsi Jean-Jacques Bruno, qui figure dans les 10 premiers de la catégorie reine depuis 1978. Vainqueur de Grand-Prix, pilote d’usine Suzuki, JJB est la locomotive du mx hexagonal. A sa suite, on trouve Jacky Vimond tout jeune pilote et qui flirte avec le top ten des GP 125 dès sa première saison (en 80). Quant à Patrick Fura, il a été la révélation de la saison 250 avec de superbes coups d’éclats. Derrière eux, cependant, rares sont les pilotes français à pouvoir s’illustrer au niveau mondial. Nous citerons, outre Péan (affaiblit par de graves blessures), Patrick Boniface et, dans une moindre mesure, un Alain Fura qui parvient à glaner un point d’une saison à l’autre en 125. Les français se révèlent fort heureusement plus efficaces dans les nombreux cross inters et font du championnat de France « inter » leur objectif prioritaire. La catégorie est naturellement la plus prestigieuse d’entre toutes.

Le format :

Disputé sur 6 épreuves, de deux manches chacune. Il faut avoir une solide condition physique, car les manches durent 40 mn + 2 tours (comme en GP). Les dix premiers de chaque manche marquent des points. Les deux plus mauvaises manches sont retranchées du décompte final. Au préalable il faut passer la redoutable épreuve des qualifications, course unique qui détermine en début de saison les 35 heureux élus pour le reste de l’année. Il ne fait pas bon être poissard ou blessé le jour des qualifications car le cas échéant la saison d’un pilote peut s’en retrouver invariablement gâchée. Le moyen le plus sur d’assurer sa participation étant de figurer au sein de la liste des qualifiés d’office, soient les 10 premiers d’un championnat inter et les 3 premiers du junior et du sénior de l’année précédente…



Brou, hôte de la troisième épreuve

Le plateau 81 :

Champion en tire, incontestable numéro un Français et épouvantail de la catégorie, Jean-Jacques Bruno, disposant qui plus est de la 500 Suzuki d’usine, aborde cette saison 81 avec une confiance optimale.

Désormais à l’aise sur la machine japonaise, déterminé à atteindre les sommets à l’échelon mondial (rappelons qu’il a quelque peu plafonné en 80, terminant au septième rang de la catégorie reine), « Super Bruno » ne devrait pas connaître de problème pour reconduire son titre malgré une opposition renouvelée…

La catégorie a en effet connu beaucoup de mouvements en cours d’inter saison, et nombre d’animateurs ont quitté la lice.

Il convient d’évoquer en premier lieu le souvenir de Daniel « Bibi » Terroitin. Pilote unanimement apprécié dans le parc coureur, le vendéen, qui avait opposé une résistance farouche à Bruno lors du championnat 80, décédera suite à une terrible chute au départ lors du cross inter de Chauché. Nous reviendrons sur son parcours dans un article dédié à ce sympathique et talentueux pilote.

Si Auvray, Pascual et le vétéran Vernier manquent à l’appel de ce championnat pour diverses raisons, Combes et Leblanc (respectivement quatrième et sixième) sont pour leur part, partis tenter l’aventure en quart de litre.

Inversement la catégorie observe des arrivées et retours de candidats prestigieux.

Ainsi Patrick Boniface, déjà double champion de France dans les catégories inférieures, imagine à rebondir après une saison marquée par une blessure et des problèmes de fiabilité sur sa KTM. Armé cette fois ci de la 480 CR, il va tenter d’ajouter à sa collection le seul titre inter (et le plus prestigieux) qui manque à sa collection.



Patrick Boniface

Arrivant également du 250, le très constant Christian Lhomme va tenter de poursuivre sa progression (récompensée par une belle sixièmeplace en 250) à l’échelon supérieur sur sa 430 HVA. Il sera épaulé, entre autres, par Philippe Grégnanin, jeune pilote issu du 125 inter, ou malgré un manque de constance il a réussi quelques performances de choix.
Toujours chez HVA et arrivant lui aussi du 125, le parisien Hamard vient lui aussi tenter sa chance chez les gros bras.

Du coté des revanchards, nous retenons deux noms, deux pilotes particulièrement malmenés lors de la saison 80; Daniel Péan et Coco Gomez.

Dan enchaine effectivement les blessures depuis la fin de saison 79, et beaucoup pensent que le triple champion de France est fini, lui qui doit désormais se contenter d’un soutien minimal de la part de Kawa France. Mais Péan est déterminé à rebondir et il croit toujours en lui.



Daniel Pean

Jean-Claude Gomez, de son coté, revient à ses amours après avoir délaissé sa marque fétiche (Maïco) et sa catégorie préférée pour une saison ratée au sein du team Motocross Marketing en 250. Cette saison doit permettre à l’ex numéro deux de la catégorie de retrouver un classement plus adapté à son talent.



Jean-Claude "Coco" Gomez

Chez les animateurs de la saison 80, on retrouve en premier lieu Richard Boniface, vice-champion en titre et qui aura le privilège de croiser le fer avec son frère pour tenter de décrocher le titre, ou plus surement une place sur le podium, sur sa 495 KTM.

Denis, l’ainé de la fratrie Vimond, entame sa troisième saison dans la catégorie reine et il va naturellement tenter d’améliorer sa précédente marque (septième en 80). On le sait rapide dans la boue et capable de départs canons, alors pourquoi pas ?



Denis Vimond

Neimer est passé de Maïco à KTM, et le lorrain compte bien défendre sa place dans le top 5 qu’il a intégré la saison précédente.

Parmi les autres participants de ce championnat, on notera la présence « exotique » de Jan Boer, néerlandais naturalisé Français et celle plus habituelle de « Ptit Louis » Jallat, ex champion 125 quelque peu en perte de vitesse et qui s’offre un dernier tour de piste sur la Portal full size. Par ailleurs, on constate que les HVA ont la cote cette année puisque près du tiers des pilotes présents ont opté pour la grosse suédoise…

Photos : archives M.Moncler avec son aimable autorisation