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Interview exclusive

Jacky Vimond dominateur.

Saison : Championnat de France 250cc 1985
  • Jacky Vimond et la plaque de n°1.

  • Autant la saison 1984 a été marquée par la domination sans partage de Jacky Vimond, autant cet exercice le verra batailler en quelques occasions. Javim connaît une entame difficile dans le bourbier de St James, dans sa Manche natale. Vainqueur de la première manche, il abandonne dans la deuxième et se contente d'une deuxième place derrière Kervella en finale (de la troisième place, même avant le déclassement du malheureux Fura dans cette ultime course). Dès l'épreuve suivante, Jacky va rebondir en réalisant un triplé remarquable; ce sera pourtant le seul de la saison !



  • Jacky Vimond.

  • A Nozay comme à Pamiers, il lâche à chaque fois une manche "à la régulière", devancé en chaque occasion par un Kervella surmotivé. Une cabriole lors de la finale à Romagné fait craindre pour la suite de sa saison (axée sur le Mondial), mais c'est par une victoire en deuxième manche que Jacky s'assure d'un nouveau titre avant de sagement s'abstenir de participer à l'ultime manche d'un championnat qui le voit coiffer un nouveau titre de Champion de France.


    Derrière la résistance s'est organisée, menée par un fort contingent Honda. Le team JMP aligne un Kervella frustré par le championnat 84 et un Gilles Friedrich qui a repris sa progression en abandonnant sa fidèle HVA. Si l'association entre les deux pilotes va tourner court, le Breton ne va pas manquer de s'illustrer : vainqueur opportuniste (et méritant) de l'ouverture, Yannig va rééditer son exploit en finale, arrachant par ailleurs deux manches de haute lutte à Vimond entre les deux épreuves. Une belle deuxième place pour celui qui aura maintenu le suspens jusqu'au bout. Friedrich sera beaucoup plus discret, prenant néanmoins une honorable cinquième place finale, en ayant particulièrement brillé à Macon (troisième du jour).



  • Yannig Kervella.

  • Autre Honda, autre revanchard, Patrick Fura sur la Honda Moreau va réaliser une saison honnête, mais certainement en deça de ses attentes. Vainqueur de la troisième manche à St James, il sera déclassé pour avoir pris le départ de cette course après avoir changé de moteur (et s'être assuré au préalable de l'accord de tous ses concurrents pour pouvoir ainsi procéder, hélas, les officiels en décideront autrement). Par la suite Rafu ne sera plus en mesure de s'imposer, il devra même s'incliner face à Kervella pour une troisième place finale qui marque néanmoins son retour sur le podium après une saison 84 compliquée.



  • Patrick Fura.

  • Parmi les autres pilotes Honda à s'être illustré (ils sont légions), on citera l'excellente saison du néo-inter Sylvain Trioux. Progressant tout au long de la saison, le picard va s'accaparer une belle sixième place et signer une superbe finale, qu'il terminera sur la troisième marche du podium. A la huitième place, on trouve un jeune normand (il y en a quelques uns) en la personne de Thierry Blouin, qui, dans son style si particulier, réussira quelques belles performances également (une manche 3 à St James, notamment).



  • Thierry Blouin.

  • Toujours chez Honda, Philippe Lachaussée réalise quelques belles courses, mais rate sa finale et la qualification pour le Super-Championnat qui va avec. Une bonne dixième place quand même, au final.



  • Philippe Lachaussée.

  • Plus déçu encore, le futur team manager Bruno Losito, longtemps en bagarre pour le top 8 et qui va faire gouffre lors des deux dernières épreuves. Le Havrais loupe ainsi le top ten de peu.


    Du côté des satisfactions on note la très belle progression de jeune Olaf. Avec des moyens limités, il mène sa Kawa à une superbe quatrième place finale, avec une manche remportée à St James et une belle deuxième place au général à Romagné et se montrant régulièrement en position de titiller les Honda de Fura et Kervella. Au sortir d'une saison blanche marquée par une fracture de la jambe, on peut dire qu'Olaf réussit pleinement sa saison.



  • Olivier Perrin.

  • Pour compléter le top ten, nous évoquerons les cas de Maloigne et Demond, tous deux sur Yamaha. Si ce dernier peut se satisfaire de sa deuxième saison dans le top ten, puisqu'il enregistre même une légère progression par rapport à l'exercice précédent (neuvième en 1985, dixième en 1984) avec un beau top 5 à Macon, ce n'est pas le cas du picard. Auteur d'une première saison prometteuse en 1984 (huitième), le pilote Sonauto espérait profiter de l'aspi de son leader (Vimond) pour accrocher le top 5. Une certaine pression, de la malchance et des envolées souvent laborieuses gâcheront un peu le résultat d'ensemble. (septième). On retiendra que "Sam" est passé à deux doigts, et plus exactement une montée, de remporter se première (et seule manche) inter à St James. En tête dans la deuxième manche, il se baque au bas de la dernière difficulté, à 50 mètres à peine de l'arrivée, laissant la victoire à son pote Olaf...



  • Philippe Maloigne.

  • Notes :
    - L'objectif de Jacky Vimond en cette année 1985 est l'obtention du titre mondial 250. En tête du premier au dernier GP, il abandonnera le titre à l'Autrichien Kinigadner au terme de la finale ratée...Sonné JaVim aura du mal à se remettre en selle pour le super-Championnat.
    - Outre Vimond, d'autres participants à ce championnat se sont illustrés en mondial. En premier lieu, son dauphin Kervella qui s'octroie un podium en Tchéco et la huitième place finale au passage, devenant le troisième pilote à terminer dan le top 10 d'un championnat du Monde ! Fura tient longtemps sa place au sein de cette élite, mais une fin de saison calamiteuse le voit achever sa campagne au douzième rang, non sans avoir brillé (podium en France, top 5 en AfSud et Suisse). Olaf manque l'occasion de scorer du gros à plusieurs reprises (Suisse, Italie, France) la faute à des problèmes mécaniques ou à la malchance (Diepold attardé à contre sens le percute à Gimont, Kini lui pète son frein en Italie...), mais score quand même en Espagne deux points. Friedrich passe tout près des points en Afrique du sud (seizième) mais ne parviendra plus dès lors à se qualifier, comme le reste du contingent français, un poil juste pour passer l'épreuve des qualifs...



  • Gilles Friedrich.

  • - Ancien top de la catégorie quelques années plus tôt, Eric Dumont se remet en selle sur une KTM peu performante cette année-là. Bilan, une quinzième place honorable, mais loin de ses anciens standards.
    - Bouville et Baudon à Macon, Avril et Faivre à St James, Rimbaud (Romagné), Ginesta (Nozay) comptent parmi les pilotes qui ont eu l'occasion de briller (un peu) au cours de ce championnat.
    - A mesure que la saison avance, de curieux boitiers font leur apparition sur les montures du championnat. Grossièrement camouflés derrière du chatterton, les "Fisher Systems", véritable secret de polichinelle, couplés à l'allumage, sont censés améliorer sensiblement la performance des moteurs en leur offrant quelques TPM en plus. Placebo ou solution efficace, ils disparaitront des parcs dès l'année suivante...
    - Gilles Salvador, future vedette du supermotard, réalise un début de saison satisfaisant sur une Kawa (dans les dix). Mais blessé, il ne pourra défendre ses chances pour son dernier championnat"cross".


    photos : M.Moncler