Sur le circuit de Kergrist, proche de Guingamp, Jacky Vimond doit patienter pour se faire couronner en raison d'une crevaison en première manche, synonyme d'abandon. Mais le Normand corrige le tir en seconde manche, s'imposant une nouvelle fois pour coiffer son troisième et dernier titre dans une catégorie où il n'a plus rien à prouver au niveau national...
L'intérêt donc, résidait dans la lutte pour le premier accessit. Eric Robert, le mieux placé avant d'arriver en Bretagne, connaissait un week-end désastreux marqué par une mécanique défaillante avec pour résultat une pauvre 6ème place glanée en première manche et une bien mauvaise affaire au championnat. Et c'est naturellement Michel Fisher qui tirait profit des affres de ses deux concurrents sus nommés pour l'emporter et réaliser une magnifique opération (1/2).Michel Fisher, un sudiste, en forme en Bretagne.Alain Fura, malgré des problèmes de freins, finissait par deux fois à l'aspiration de Fisher (2/3) se replaçant idéalement dans la bagarre pour le podium final.
C'est fort logiquement en Bretagne que Yannig Kervella s'offrait son premier podium en inter (3/4)Yannig Kervella, brillant à "domicile". alors que ses équipiers connaissaient des avatars les empêchant de briller. Ainsi Aymard (4/DNF) et surtout Chastanet, victime de chutes pour un score vierge, voyait définitivement la route du top 5 s'éloigner...
Eric Perrin allait connaître un singulier week-end, fait d'infortune et de brio. Privé de sa Kawa en raison d'une casse moteur, le Normand bénéficiait de la générosité de Fisher qui lui prêtait sa moto de réserve. Agréablement surpris par le comportement de celle-ci, il livrait une première manche remarquable, remontant à la 5ème après une chute au départ ! Hélas, la mécanique lui jouait de nouveau des tours dans le second débat...
Il restait à signaler les déboires de Fouchet (DNF/9), Dalmas (grosse chute) et à l'inverse les belles performances de Norbert Cottet (9/5 !) sur sa TGM, Fermont (7/7) ou Fernandez (10/6).
La finale se fait attendre
Disputée plus de deux mois plus tard, la finale à Arbis sera le théâtre d'une finale riche en rebondissement. En premier lieu, il convient de souligner l'absence de Jacky Vimond derrière la grille de départ. Blessé lors du supercross d'Amsterdam, il se contentera du rôle de spectateur avisé.
Fisher est donc idéalement placé pour remporter le titre de vice-champion à l'entame de cette finale...Hélas, quoique probablement le plus rapide en piste, ce week-end sera marqué par le sceau de la malchance pour le pilote gardois. Il est victime d'un serrage dès le début de la première manche et n'est guère plus heureux en seconde manche : une bougie fondue l'oblige à s'élancer dans la roue des leaders...mais avec un tour de retard. Repassant ses adversaires, il parviendra à se hisser à la 6è place. Mais ce résultat ne suffira pas à lui permettre de conserver sa place de second de Vimond.
Ce n'est pourtant pas Eric Robert qui en profitera...victime de chutes en première manche alors qu'il est en dans le peloton de tête, il fait chou blanc avant d'être victime de problèmes d'allumage pour une triste 7ème place dans le second débat. C'est donc Alain Fura opportuniste et sur-motivé au guidon de sa TGM usine qu'il utilise lors de cette finale, qui va scorer un impérial doublé pour rafler sur le poteau la deuxième marche du podium final.Incontestablement, le grand vainqueur de la finale, Alain Fura !
Cette finale verra s'illustrer Kervella qui prend la 5è place après une chute au départ avant de devoir abandonner une belle 2è place suite à un incident mécanique. Dans le même esprit, Eric Perrin, en grande forme, disputai le leadership à Yannig Kervella avant de disparaitre sur crevaison, et ce après avoir pris la 3è place en première manche. Scénario inverse pour Aymard qui finit sur une bonne note (DNF/3) ou encore Chastanet (4/DNF). Heureuse finale pour Dalmas (8/2) qui lui permet d'accrocher le top ten final ou encore Fouchet qui monte sur le podium du jour (2/4) pour une piètre 6è place finale.
Le bilan de cette saison est quelque peu décevant. Seul pilote à s'illustrer au niveau mondial (9è à l'issue de la saison), Vimond n'a pour ainsi dire eu aucune opposition.Jacky Vimond, lors du Grand Prix de France. Les pilotes de sa génération (Fouchet et Robert) qui lui avaient donné du fil à retordre les années précédentes semble avoir stagné, voir, régressé. Si le Franc-Comtois a flirté avec les points en GP en quelques occasions,Eric Robert, lors du Grand Prix de France. le Briviste fut absent des débats à l'échelle internationale...tout comme Fisher, malgré son beau rebond au niveau national. Alain Fura peut lui se montrer satisfait de son retour au premier plan qui s'accompagne d'une présence sur les tablettes de la FIM grâce à une dixième place ramenée de Yougoslavie !
Du côté des espoirs, Kervella s'en sort avec les honneurs pour sa première saison pro et sa réussite au niveau national (5è final) s'accompagne d'une persévérance en Grand Prix qui laisse augurer de bonnes choses, même s'il ne ramène aucun point. Yannig Kervella, lors du Grand Prix de France.Dalmas est l'autre neo-inter à s'être illustrer, mais sa carrière prendra sous peu un tout autre tournant...puisque c'est en Formule 1 et non en motocross que le pilote Fantic figurera dans les classements mondiaux.
Christian Vimond lui, a vu sa saison gâchée par une blessure, heureusement il saura rebondir ensuite. On attendait mieux de Chastanet, malheureux, il est vrai, et Aymard. L'un comme l'autre ne trouveront plus l'opportunité de briller dans cette catégorie...Enfin, si Eric Perrin est à classer parmi les rookies cette année-là, c'est qu'il vient du 250 inter où il s'est forgé une belle expérience au préalable dans cette catégorie...
Au final, c'est donc un cru moyen que cet exercice 81, et c'est du fait d'un manque d'opposition évident que Jacky Vimond décidera d'exporter sont talent dans les catégories supérieures à l'échelon national dès l'année suivante, bien qu'il continuera à piloter en mondial 125 pendant deux saisons encore.Photos : France Moto n°149-150, Cross et tout Terrain n°33 et Michel Moncler.