Le début des années 80 est une période faste et passionnante pour qui aime le motocross. Une époque ou chaque nouvelle année apporte son lot d'évolutions majeures en terme de technologie. Suspensions, moteur, système de refroidissement sont autant de domaines dans lesquelles les nouveautés abondent et redistribuent les cartes à l'aube de chaque nouvelle saison.
Les importateurs français s'impliquent souvent directement dans les championnats de France qui constituent à l'époque un vecteur de publicité important et contribuent donc à la popularité de leurs modèles.
Les forces en présence : pilotes et marques
Le millésime de 1981 dans la catégorie 125 présente un grand favori en la personne de Jacky Vimond. Pilote d'usine Yamaha, avec le soutien de l'importateur français Sonauto, le Normand est déjà double champion de France dans cette cylindrée et entame logiquement cette nouvelle saison avec confiance. Chez Yamaha, le contingent de pilotes est paradoxalement limité, puisque le seul autre pilote disputant ce championnat, avec des chances de figurer honorablement n'est autre que Christian, le jeune frère de Jacky, venu du junior qu'il a achevé en troisième position lors de la saison précédente. Etonnant pour une machine, la 125 YZ, par ailleurs populaire auprès des amateurs de tous niveaux.
Une autre machine très populaire, et pour cause, la 125 RM de chez Suzuki. Rappelons que cette moto demeure invaincue en championnat du monde depuis sa création en 1975 et que du côté des States, Barnett écrase toute opposition sur la jaune à lisérés bleus. En France, c'est un presque vétéran de la catégorie qui aura la charge de la faire briller. Michel Fisher auteur d'une saison 1980 compliquée, mais désormais dégagé des obligations militaires, fait figure naturellement de candidat au podium voire mieux, si Vimond venait à défaillir.
La Honda est une bonne machine également, mais seul Eric Robert aura la charge de la faire briller. Rival de Vimond depuis les années junior, le Franc-Comtois est l'un des rares à sembler pouvoir contrecarrer, occasionnellement, la domination de l'officiel Yamaha.
Et les Européennes ?
Chez les européens, KTM est présent en force avec une meute de jeunes loups aux dents longues. Meilleurs néo-inters l'année précédente (respectivement cinquième et sixième), Thierry Aymar et Vincent Chastanet rempilent avec des objectifs naturellement revus à la hausse. A ceux-là vient se joindre le vice-champion de France junior et enduriste émérite, malgré son jeune âge, Yannig Kervella. La KTM est une bonne moto et, comme la plupart de ses concurrentes japonaises, elle est dotée d'un système de refroidissement liquide qui affecte positivement son look ainsi que ses performances.
D'ailleurs, ce système équipe également les Ancillotti de Fernandez et Gasselin (candidates logiques au top dix), la Cagiva de Teisseire ou les quelques TGM présentes et dont le fer de lance se nomme Alain Fura. Auteur de quelques fulgurances la saison précédente, le Picard compte bien cette fois retrouver le podium final au guidon de la superbe transalpine...
Les Italiennes sont donc représentées en masse, mais indubitablement, c'est Aprilia qui affiche les plus grosses ambitions en confiant une machine à Jean-Luc Fouchet, vice champion de France inter en titre, après avoir livré une belle résistance à Vimond au guidon de sa Portal. La belle Aprilia permettra t-elle à celui que l'on ne surnomme pas encore "La Canne" de prendre sa revanche ?
Enfin, on note l'arrivée dans la catégorie d'Eric Perrin, un habitué du 250 inter, au guidon de la seule Kawasaki du plateau...Il faut dire que la moto n'est pas encore en mode liquide cooled et qu'elle ne passe pas pour être la plus performante de la catégorie, malgré un jeu de suspension Uni-Track qui recueille néanmoins quelques louanges...
Un rapide rappel du format du championnat qui comporte six épreuves de deux manches disputées pendant quarante minutes et deux tours. Les dix premiers marquent des points. Les dix meilleurs résultats seront retenus pour effectuer le classement final...
Photos : Le Guide Vert