Motocross History : Comment êtes-vous entré dans le monde de la moto ?
Louis Picache (LP) : Indirectement par mon travail, car j'étais mécanicien. Même si ce n'était pas dans le milieu de la moto, j'aimais bien la moto.
Quand êtes-vous monté sur une moto pour la première fois ?
LP : J'avais seize ans et je n''avais pas encore le permis, mais il ne faut pas le dire !! C'était sur une 350 Monet-Goyon.
Vous souvenez-vous de votre première course ?
LP : Ma première course n'a pas été sur une moto de cross, mais lors d'une course sur une moto de route. C'était le rallye de Normandie à Lyons la Forêt. D'ailleurs, dans ma carrière, je l'ai gagné quatre fois dont deux en toute catégories ! J'y ai roulé avec une 232 Monet-Goyon et une 350 Jawa. J'aimais bien les circuits de régularité. Il ne fallait être ni en avance, ni en retard, sinon nous avions des pénalités. Il fallait rouler à 70 km/h de moyenne environ. Plus tard j'ai participé au bol d'or à Montlhery : trois fois sur une 175 Gnome et Rhône et une fois sur 350 Jawa. Par contre sur cette dernière, j'ai cassé la chaîne primaire.
Vous avez roulé sur d'autres motos, de cross cette fois-ci, BSA, Sarolea, Matchless, laquelle avez-vous le plus appréciée ?
LP : La Matchless. Je me l'étais forgée avec des copains anglais !
Vous n'avez pas été que pilote, président de motoclub aussi. commet êtes-vous devenu président ?
LP : Un peu par la force des choses. Le motoclub des Andelys s'est arrêté pendant quelques années au milieu des années soixante, faute de combattants. il n'y avait plus trop de dirigeants. Un jour, la personne en charge des jeunes aux Andelys, est venu me voir pour m'occuper d'eux. Il savait que j'avais fait du motocross et pensait que cela serait bien pour eux. Donc nous avons recrée un motoclub en utilisant l'ancien circuit et j'ai été président pendant six-sept ans.
Est-ce que le circuit passait entre les ruines du Château-Gaillard ?
LP : Non, il passait en contre-bas, puis repassait sur l'autre butte. On descendait trente à quarante mètres à pic, puis on remontait sur l'autre butte d'en face. C'est ce que l'on appelait le fer à cheval. Puis deux ans après la nouveau motoclub, le maire, Mr Tomasini et la personne en charge des Beaux Arts, Mr Gendreau, nous ont demandé de quitter le site, car il était trop près du château. Nous avons donc voulu arrêter le motocross, mais Mr Tomasini aimais bien le motocross. Comme je m'étais entraîné de l'autre côté de la côte avec ma Sarolea, je leur ai fait part de l'idée de créer un circuit à cet endroit. Comme le terrain était communal, cela a arrangé tout le monde. J'ai tracé la piste avec l'aide de G.Godefroy du MC Bondevillais. J'ai eu une équipe formidable pour nous aider. Francis Morel notamment, me revient à l'idée, mais il y en a eu beaucoup d'autres dont je ne me souviens plus de leurs noms. Concernant l'ancien circuit, comme il n'était pas permanent, il fallait monter et démonter à chaque fois, 2500 mètres de de barrières !
Quelles furent les plus belles réalisations ?
LP : Nous avons organisé deux championnats de France de sidecar avec environ 4000 spectateurs. Chaque année, nous organisions une manche du championnat de Normandie de motocross. Mais je me souviens surtout de la manifestation de 1953. A l'époque les militaires américains étaient encore présents à la base aérienne d'Evreux et deux-trois d'entre eux aimaient la moto. Ils avaient organisé un saut en parachute avec 15 militaires et ça avait beaucoup plu ! il y avait eu 15000 spectateurs !! Sinon en moto de route, nous organisions une course de côte. il y a eu deux championnats de France de course de côte. La côte vers le château mesurait entre 1700 et 1900 mètres de longueur.
Quels pilotes de motocross vous ont impressionné aux Andelys ?
LP : Rémo Mosconi, Lionel Groult et puis l'Anglais Clayton !
Photos : archives L.Picache et l'archiviste