RD a débuté la pratique du motocross sur une 350 Terrot, puis sur une 350 NSU que les Allemands avaient laissé à la débâcle à la fin de la guerre. Mais il ne l'utilisait pas pour se rendre aux course, comme certains le faisaient à l'époque. Il y allait avec son sidecar 350 Ariel, avec la NSU dans le side et sa femme sur la NSU !!
Avec le temps, il était devenu nécessaire de changer de moyen de transport. Est arrivée une 5 cv Citroën carrossée en break, avec un habillage en contre-plaqué à l'intérieur, pour transporter la moto. A ce moment là , Roger Drobecq en profite pour faire passer la 350 Ariel en "première monte". Puis l'Ariel ayant fait son temps il a fallu trouver une nouvelle moto plus compétitive. Un 350 BSA.
Roger Drobecq a donc cassé sa tirelire et a demandé de l'argent à ses proches, afin de se rendre au garage Audemart à Beauvais. Ce fut un achat bénéfique, comme le disait André Chuchart : "Avec cette moto, il va péter les scores !". Malheureusement, un accident sur le circuit Sainte Catherine à Rouen a bien abîmée la BSA. Roger Drobecq se rabat sur une 500 d'occasion afin de participer, parfois, jusqu'à six courses pendant le week-end !! 3 pour la catégorie 350cc et 3 pour la catégorie 500cc. Ils ne s'entraînaient pas beaucoup à l'époque, mais ils avaient "la pêche" ! C'était un sacré bonhomme ! 41 cv de puissance pour la 500cc et 20 cm de débattement ! C'est ainsi que Roger Drobecq se fait remarquer par Robert Leconte, l'importateur Velocette. Il avait payé sa moto et comme celle de Victor Amedeo, elle était équipée par l'usine. C'était une Velocette Thruxton. Sa boîte de vitesse était très sensible, les soupapes étaient à l'horizontal, ce qui les abîmaient souvent.
Au niveau compétition, Roger Drobecq tente les qualifications aux championnats de France National, mais il échoue : avant de sauter et de retomber dans un trou, il avait une BSA. Après le saut, il en eut deux, mais elle avait cédé. Par la suite Roger Drobecq terminera dans les 10 premiers du championnat national 500. Il finira quatrième en 1956 (2 deuxièmes places) et aussi en 1958, avec 2 victoires d'épreuve. A partir de 1959, il roulera en inter et se classera huitième en 1960 et dixième en 1962.
Au fil du temps, se forme alors une complicité avec Rémy Julienne. Tous les deux montent des motos à leur goût : un moteur Triumph dans un cadre BSA, un embrayage Norton, une fourche Ceriani; cette dernière étant achetée à Michel Jacquemin, qui en assurait l'importation. La mécanique devient une habitude : on avait plus vite fait de changer les rapports de boîte de vitesse, plutôt que le pignon de sortie de boîte ! C'était une époque pendant laquelle il y avait de sacrés mécaniciens parmi les pilotes. Guy Bertrand était de ceux-là . Il utilisait un radiateur pour refroidir l'huile. Roger Drobecq ne participe pas qu'à des courses en France, il voyage à l'étranger, en Belgique (cross inter), en Italie à Maggiora et en Angleterre avec Rémy Julienne. Il aimait beaucoup de rendre à Hawkstone Park, où il a disputé des Grand Prix. Il termina à la onzième place de la deuxième manche en 1962.
En 1966, Roger Drobecq raccroche.
Enfin, on ne peut pas parler de Roger Drobecq sans aborder le moto club de Meru. Il a participé à sa création en août 1951. La piste était située dans l'ancienne carrière. On l'appelait le grand blanc et le petit blanc. il y avait une grande descente puis une montée en béton : fallait pas se rater ! C'est ici, que Roger a emmené Patrick, son fils. Ce dernier avait peur de cette descente la première fois, avant de l'aborder. Puis il s'est lancé et il est descendu avec l'YZM, un petit coup de gaz et hop, la remontée. Depuis Patrick n'a plus eu jamais peur de cette descente.
Palmarès :
1956 : 4è du championnat national 500cc
1958 : 4è du championnat national 500cc
1961 : 5è de la coupe de France
1962 : 5è de la coupe de France
Source et photo : F.Drobecq, JM.Potelle et l'archiviste