Les feutres tyroliens avaient remplacé les bonnets, les grosses chaussures après-skis, les imperméables et les anoraks, hier, a la Bresse. Mais parmi les organisateurs du motocross extra-régional 1962, on retrouvaient bien sûr, tous ces Bressauds qui, hiver comme été, se dévouent a la mise sur pieds de compétitions les plus diverses. Et si, en tant que président de la section moto, M.Stockli dirigeait hier, avec M.Pierre Eldenaire les opérations, le président de la Bressaude, M.Steimer, avait encore l'oeil a tout.
Couru au pré Didier, sur l'un des versants de la vallée de la Vologne, plus habituée a des compétitions moins bruyantes, ce motocross a bénéficié de conditions météorologiques médiocres, mais de bonnes conditions techniques. La pluie qui gêna par instants coureurs et spectateurs, avait fait tomber la poussière et rendu le terrain assez difficile pour donner aux épreuves tout leur caractère spectaculaire.
Participation de qualité
Grace a l'excellente participation étrangère qui nous valut de voir flotter sur les flancs de la montagne les couleurs allemandes, suédoises et américaines, les épreuves des 500cc prirent un tour passionnant. Le Suédois Roine Loof avait dominé dans les deux premières manches son grand rival, l'Allemand Hauger, l'un des meilleurs spécialistes d'outre-Rhin, mais Hauger pour la finale ne se tint pas pour battu : un incident technique peut toujours mettre un adversaire hors course.
C'est donc a une finale de toute beauté a laquelle on assista : Loof dès la première montée prenait la tête mais, dans la deuxième descente du premier tour, l'Allemand jouant son va tout, parvenait a le doubler. Il devait conserver la tête pendant toute la course, magnifique d'aisance et d'audace, talonné cependant de très près par Loof, qui reprenait sur lui a chaque montée. Hauger s'adjugea la finale mais quand il franchit la ligne d'arrivée, le Suédois était dans sa roue et conservait le bénéfice de ses deux premières manches, pour le classement général.
Un geste sportif
En 250cc, la lutte fut moins poignante. Hauger qui, absolument infatigable, dans les deux catégories, avait dû abandonner dès le troisième tour de la première manche, sur incident technique. Ce qui lui fit, dit-on, trouver assez de vocabulaire français pour invoquer les mots de Cambronne et poursuivre : " Je suis H.S. ". Il parvint cependant a remettre sa machine en état pour courir dans l'après-midi la deuxième manche et la finale. Il le fit d'une manière très sportive, car n'ayant plus rien a espérer, il n'hésita pas a mettre tous ses moyens dans la lutte et a l'animer de sa grande classe, se classant malgré tout, troisième.
C'est pourquoi l'intéret de la bagarre dans cette catégorie, résidait chez les nationaux : le Déodatien Antoine conserverait-il, contre un autre Lorrain, Metzinger, l'avantage que lui conférait sa victoire du matin. Deuxième de la deuxième manche et quatrième de la finale, il y parvint d'un point, aucun des deux Lorrains n'étant inquiétés par les coureurs d'autres régions, Dauphiné, Franche-Comté et Champagne. Mesdemoiselles Claudel et Vaxelaire remirent sur le terrain, les gerbes revenant aux vainqueurs avant le tout d'honneur, mais c'est plus tard, place du Champtel qu'eut lieu au cours d'une sympathique cérémonie la proclamation officielle des résultats.
1) Loof.R (Sude)
2) Hauger.G (Allemagne)
250cc
1) Antoine (Ligue de Lorraine)
2) Metzinger (Ligue de Lorraine)
3) Hauger.G (Allemagne)
Source : presse régionale inconnue, photos C.Jacquinau. Archives R.Loof.