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Interview exclusive

ou comment Gilbert Brassine se procure sa Saroléa

Ma première moto Belge
Pourquoi une moto belge ?

C’est très simple, en Août 1949 quelques motos anglaises sont arrivées en France par combine, à cette époque il n’y avait rien. Il fallait faire vite. N’ayant pas de relations avec les Anglais, il ne me restait qu’une solution, la Belgique.

Nous savions que Saroléa sortait une moto de cross, mais nous ne l’avions jamais vue. Les parents connaissaient l’importateur à Paris, Raymond Delaunay, mais hélas, il ne pouvait importer que des véhicules immatriculés, ce qui n’était pas le cas des motos de cross. Il ne restait qu’une solution, l’acheter en Belgique. Direction Liège et un accord est trouvé avec l’usine.


Un gros problème restait à solutionner : le financement. En effet à cette époque, on ne trouvait pas de devises, seulement au marché noir. Après avoir raclé les fonds de tiroirs, nous avons trafiqué à droite et à gauche pour trouver des Francs Belges. Deux fois par mois, nous faisions le voyage jusqu’à Jeumont et nous envoyions un mandat à Comblain en Belgique.


Tout a bien marché, mais il fallait à présent rentrer la moto en France. Les frontières existaient bien sûr ! Je suis donc devenu résident Français à Comblain, j’en avais l’habitude, il n’y avait pas si longtemps que je l’avais quitté. Marguerite, ma cousine, en tant qu’employée de la mairie (pendant la guerre) a pu m’obtenir des papiers en règle. Et j’ai ramené ma Saroléa en France !

Photo : archives MT.Brassine avec son aimable autorisation.